Pensons global pour tout acte local‏

Vivre bien ensemble à Madagascar et partout sur notre planète commune : débat ouvert à tous et toutes

Aujourd'hui :

"Loa-bary an-dasy ny fifamosahan-kevitra …"

(Les échanges d'idées ressemblent à la distribution de riz (cuit) dans les assiettes sous la tente… lisez plutôt)

(Je suis fier d'annoncer que le nombre de mes correspondant-e-s malgaches et amie-s du peuple de Madagascar dépasse aujourd'hui les 1200. Je diffuse donc ce message à mes 1200 correspondant-e-s électroniques qui, s'ils le souhaitent, peuvent le rediffuser autour d'eux et en réseaux)

 

Salut tous ceux et celles qui s'impliquent dans le débat  et sur l'évolution de la politique à Madagascar.

Il y a foisonnement salutaire dans les expressions d'idées, d'humeurs et de prises de positions. Ce qui est tout à fait normal pour des êtres humains qui veulent s'humaniser davantage, et enrichissant pour chacun des participants. Ces échanges francs, sans complexe et sans détour d'idées et de sensibilités participent de la construction humanisante de chaque personnalité. Il faut donc les continuer.

Je me permets pourtant de remarquer qu'il manque malheureusement les douze capacités mentales humaines nécessaires si nous optons pour le "bien vivre ensemble à Madagascar et partout sur notre planète". Et parmi ces douze capacités, il manque une en particulier : l'envergure mentale humanitaire et planétaire. Autrement dit : le "Penser global pour tout acte local" (une formule et un livre d'ATTAC France). Il s'agit de toujours situer nos pensées et actions dans un CONTEXTE le plus étendu possible dans l'espace et dans le temps.

Avec ses cent milliards de neurones à la naissance, tout être humain PEUT et DOIT apprendre à situer chaque acte dans les deux contextes "espèce humaine" et "planète Terre". Autrement, nous ne verrions dans notre coin "que le bout de notre nez". Exactement comme un lézard, qui dispose du même triple cerveau que nous (reptilien, mammalien et néocortical), mais dont la petitesse de la mémoire néocorticale ne lui permet pas de contextualiser au delà de la portée de ses organes sensoriels ni au delà de l'instant présent. Un être humain adulte qui n'utilise pas cette envergure humanitaire et planétaire de son puissant mental est donc un reptiloïde.

 

Quel est le contexte humanitaire et planétaire actuel ? Ici, je vous donne évidemment mon interprétation mentale personnelle du monde actuel. Chacun-e d'entre nous a en effet un prisme mental différent des autres, ce qui lui fournit une image de son monde naturel et social différente de celle perçue par les autres êtres humains. L'essentiel, ce n'est pas de savoir laquelle image est la bonne, mais d'en avoir une à soi et de l'exprimer aux autres, non pour l'imposer, mais pour que chacun-e y trouve une occasion d'ajustement éventuel de son propre contenu mental, c'est-à-dire de sa propre personnalité, sans s'aliéner.

Voici donc ma propre représentation-interprétation du monde humain actuel. Nous vivons en plein dans la mondialisation d'une jungle interhumaine ultra meurtrière, dénommée le néolibéralisme ou mondialisation libérale (1). Il s'agit de l'application partout sur la planète de la logique de la jungle animalière (2). Le monde humain est transformé en pyramides sociétales, emboîtées les unes dans les autres. Le FMI, la Banque mondiale et l'OMC constituent en fait les outils institutionnels de cette transformation junglière du monde. Des dominants prédateurs, qui sont de véritables homoreptiliens (3) siègent aux sommets de ces pyramides. Les masses populaires croupissent et se meurent à leurs bases. Et des gradins sociétaux sont créés aux flans des pyramides et destinés à des aspirants prédateurs venus de la base pour écraser cette base populaire et maintenir ainsi l'ordre pyramidal établi. Ce système, fondé sur le moi-OU-toi concurrentiel et la loi du plus fort, est de plus en plus ultra meurtrier pour les peuples et dévastateur pour l'environnement biodiversitaire de la planète.

Dans l'histoire sociale de l'espèce humaine, le néolibéralisme constitue les derniers soubresauts de la logique junglière commencée il y a deux à trois millions d'années. En ce XXIème siècle, l'humanité périra précocement dans cette logique bestiale ou sortira de son autodestruction en accédant à la logique humanisante : le toi-ET-moi horizontal, solidaire et universel, convivial sur toute la planète.

Tout cela n'est nullement un procès d'intention : ces faits existent et sont vérifiables à tout moment.

Les répercussions à Madagascar de la jungle néolibérale sont flagrantes. La politique nationale  dans tous les domaines y est initiée et menée de l'extérieur. Le FMI, la Banque mondiale et la Françafrique y tirent toutes les ficelles du pouvoir à tous les niveaux. On fait croire aux Malgaches que le développement des Malgaches ne peut se faire qu'avec une perfusion de devises étrangères octroyées sous prédation usuraire, alors que Madagascar regorge de ressources naturelles !!!

Et entre nous, nous nous battons à propos de revenus ridicules, de salaires et de pensions retraites ridicules, nous nous battons sur le comment les toucher en ville ou à la campagne. Ces questionnements ne sont que de faux problèmes. Ils évitent de penser et d'œuvrer vers l'accroissement suffisant de tous ces revenus et la mise en service public de la monnaie nationale, des banques, des crédits et des assurances. Les banques françaises (BFV  BOA etc...) et autres sur place ne sont là que pour faire de la prédation. Et l'on nous fait croire que ce sont des institutions philanthropiques qui participent donc au développement humain de tous les Malgaches, ha ha !!! Les homoreptiliens sont satisfaits du système de domination-prédation qu'ils ont mis en place à Madagascar, dégustent leurs butins et s'en trouvent bien potelés derrière.    

 

Heureusement, dans le monde, des résistances se lèvent depuis 1998, grandissent et proposent un autre monde plus humain : ce sont les altermondialistes. Moi, je milite parmi ceux et celles qui se battent sur le plan européen et mondial contre toute pyramide sociétale et sociale, pour l'horizontalité des relations interhumaines, des dignités, des droits, des pouvoirs et des libertés responsables, afin de vivre bien ensemble partout sur notre planète commune, la Terre. Ce n'est pas une simple philosophie, ni une utopie irréalisable : c'est une urgence vitale pour notre espèce.

 

À Madagascar, la rupture franche et brutale avec les prédateurs étrangers ne peut qu'être salutaire pour le peuple malgache, surtout pour les 80% qui constituent la base à sucer de la pyramide néolibérale, et qui sont oubliés par tous les régimes jungliers successifs.

Si certains sont contents parce que la coupure des "aides" internationales va mettre le pouvoir actuel à genoux, moi, je suis franchement content parce que cette coupure va permettre au peuple malgache de se sortir de la "dépendance" avilissante et dégradante et de se prendre en charge comme de vrais être humains adultes.    

Les épisodes suivants doivent être la transformation des richesses naturelles de Madagascar en revenus largement suffisants et en services publics démocratisés pour tous les habitants de Madagascar sans exclusive. Mais cette transformation, pour réussir devant les puissants prédateurs étrangers qui ne lâcheront pas leur domination et leur proie, ne peut se réaliser, j'en suis absolument certain, que directement par le peuple lui-même, qui s'outillera évidemment de Fokonolona rénové.

 

Merci de m'avoir lu, et surtout pensons toujours global pour tout acte local.

Joseph, profondément respectueux de vos idées et suggestions.

 

(1) Libéral : chez les animaux mentalisés (reptiles et mammifères dont les humains), la liberté, biologiquement indispensable, prend deux formes. La liberté sauvage, seule possible chez les bêtes mentalisées, sert à la chasse territoriale, alimentaire et sexuelle dans la jungle. La liberté responsable – ou citoyenne – est accessible seulement par les cent milliards de neurones des humains. Le libéralisme, prétendu liberté d'entreprendre et d'échanger, s'avère une liberté sauvage installée et imposée entre les hommes. La loi du plus fort y exige une déréglementation généralisée (abolition de toutes les règles de justice sociale et écologique) pour donner libre court à toutes les "initiatives" les plus folles et les plus dangereuses au profit de l'individu ou d'une poignée d'individus. Cette liberté junglière va mener l'espèce humaine vers son autodestruction imminente.               

(2) Les huit caractéristiques de la jungle animalière ( je ne me lasserai jamais de les énumérer pour les faire entrer dans les têtes humaines) : 1/ le chacun pour soi individuel, familial et clanique, ce qui porte les humains bestialisés à l'accumulation sans limite de fortunes privées ; 2/ le diktat des affects et des émotions (ce qui pousse les humains bestialisés à suivre leurs désirs et plaisirs y compris au détriment de tout raisonnement responsable ; 3/ La liberté sauvage (voir Libéral plus haut) ; 4/ l'affrontement concurrentiel (armé ou non) devant les enjeux de survie ou du mieux vivre, et sanctionné par la loi du plus fort ; 5/ la forme pyramidale des sociétés de bêtes mentalisées et d'humains bestialisés ; 6/ la pratique permanente d'oppression et de favoritisme pour le maintien de la pyramide sociétale établie (chez les humains, l'entretien de la pyramide sociale entretient la pyramide sociétale, et vice versa ; il est donc complètement idiot de compter sur les dominants pour lutter contre les inégalités sociales, culturelles et démocratiques) ; 7/ la non assistance à un congénère en danger vital ; 8/ la soumission mentale aux lois de la jungle : défaitisme, fatalisme, conformisme, stratégies régressives pour survivre ou mieux vivre (drogues, trafics de drogues, de femmes, d'enfants et d'organes humains ; trafics d'espoirs en l'avenir : cartomancie, astrologie, sectes religieuses…)

(3) Un homoreptilien. C'est un être humain adulte, donc qui dispose d'une intelligence mentale ultra puissante grâce à ses cent milliards de neurones, mais qui utilise cette puissance mentale dans une logique sociale junglière (dite logique sociale reptilienne car cette logique date de l'apparition des premiers reptiles sur notre planète) pour dominer et piller le monde. Tous les dictateurs sont des homoreptiliens. Un homoreptilien est infiniment plus terrible plus meurtrier et plus massacreur que les plus puissants des tyrannosaures.   

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0